Tandem Scène Nationale - The dog days are over 2.0

The Dog days are over 2.0 engage huit danseurs dans un geste radical, physiquement exigeant, qui interroge la notion même de danse et la place de l’interprète. Une œuvre éminemment politique qui confirme la pertinence de la démarche du chorégraphe flamand Jan Martens.

Sauter. Sauter jusqu’à l’épuisement. Un geste unique, extrême, collectif, vain peut-être, auquel se livrent huit danseurs et danseuses sans autre ressource chorégraphique. Avec The dog days are over 2.0, le chorégraphe belge Jan Martens vise à révéler la personne derrière chaque interprète, chaque personnage, par le biais d’une seule action effectuée à l’unisson par l’ensemble des danseurs. Il a conçu une chorégraphie aussi minimaliste que complexe, d’une imparable précision, avec le seul martèlement des pieds sur le sol pour toute bande-son. Cette performance d’une grande frontalité, les yeux des danseurs plongés dans ceux des spectateurs, se révèle par moments dérangeante. Elle engage le public à s’interroger, défie sa capacité d’empathie, questionne sa responsabilité face à ce qu’il est en train de voir. Jusqu’où le théâtre doit-il pousser le geste pour satisfaire notre besoin de divertissement, de drame, de nouveauté ? Qu’est-ce que l’art et quel est son rôle dans notre société ? Des questions d’autant plus vives quand le financement public de la culture semble poser question. Jan Martens signe une pièce politique forte et, dans un même mouvement, célèbre le corps, sa puissance organique, sa capacité de résilience.

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